La Permaculture - introduction



La permaculture est un concept formalisé en 1978 par deux Australiens, Bill Mollison

et David Holmgren, sur la base de travaux de chercheurs du monde anglo-saxon. L’idée d’une agriculture permanente a été formulée en 1910 par un agronome américain, Cyril G. Hopkins, puis reprise par son confrère Franklin Hiram King en 1911 dans son ouvrage de référence sur les agricultures chinoise, coréenne et japonaise.


Inspirée du fonctionnement des écosystèmes naturels, la permaculture invite à
un changement profond de paradigme. Elle repose sur la richesse de la biodiversité et des interrelations qui assurent le fonctionnement en boucle de l’espace mis en valeur : absence de déchets, autonomie, auto-fertilité, résilience... Il ne s’agit donc pas d’une technique agricole mais d’un système.

« Il a pour objet la création d’installations humaines environnementalement durables et socialement équitables, économes en ressources et en énergie et d’une productivité élevée, réconciliant ainsi satisfaction des besoins alimentaires et préservation des milieux. » (syntèse du CESE)

« La permaculture repose sur des outils de design global qui permettent de concevoir des systèmes bio-inspirés de toutes tailles pouvant potentiellement être mis en œuvre partout et par tous. Elle opère une synthèse entre des traditions parfois multimillénaires et l’apport des sciences modernes. Elle est intensive en observation et en conception. »

Pour être productive et économiquement performante, l’agriculture « permaculturelle » s’articule autour de quelques grands principes consistant à :
–privilégier l’énergie solaire et l’enrichissement des sols qu’elle permet plutôt que les énergies fossiles (plus que la machine, la main humaine peut prendre soin des sols, densifier les cultures et les associer) ;
–boucler les cycles, en particulier ceux de la fertilité. Cette circularité se démarque de l’agriculture linéaire, grosse consommatrice d’énergie et de matières premières;
–limiter le travail du sol en évitant le labour et en cultivant sur buttes permanentes, technique très productive pratiquée de très longue date dans de nombreuses
civilisations, y compris en France ;
–donner aux arbres une place centrale, les plantes vivaces étant à l’origine desterres arables ;
–étager les cultures pour bénéficier d’un ensoleillement maximal, dans un souci de productivité ;
–associer les cultures pour obtenir, avec leur densification, huit rotations de cultures par an, alors que la moyenne en maraîchage bio est inférieure à deux rotations annuelles ;
–tirer parti des services écosystémiques, notamment en veillant à l’épanouissement de la biodiversité : un agrosystème diversifié est plus résilient, auto-fertile...